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1er jour : notre circuit commence par la découverte de la chaussée romaine, pont routier long de 7 km reliant l’île au continent. Après un court arrêt (15 mn) à la Sebkha El Melah, lac de sel d’environ 150 km2, nous rejoignons le village de Tataouine pour la visite de son marché aux épices animé et haut en couleurs. Après une dégustation de la « corne de gazelle », spécialité sucrée à base d’amandes et de graines de sésame, nous quittons la plaine pour rejoindre les contreforts de l’Atlas, le jebel Dahar pour la visite de Douiret, village berbère d’où se détache une mosquée blanche sur fond de montagne brûlée par le soleil. Des niches voûtées s’enchevêtrent sur plusieurs niveaux, là l’étage des habitations et sur la crête, la citadelle en ruine, le ksar. Direction Chenini, autre site pittoresque dont vous pourrez faire la visite accompagnés d’un guide du village.
Après le déjeuner, un cocktail de sensations vous attend avec la traversée du reg oriental (désert de pierres) par les pistes qui nous mèneront à l’oasis saharienne de Ksar Ghilane. Rien de mieux qu’une baignade dans sa source d’eau ferrugineuse et sulfureuse pour vous remettre d’aplomb et enchaîner avec une balade sur le vaisseau du désert qui vous mènera au cœur des dunes de sables ocres. C’est là que le coucher du soleil vous offre un tableau de toute beauté, mélange de couleurs ocre et dorées.
Après un dîner concocté par nos hôtes du campement, laissez-vous emporter dans l’imaginaire du Petit Prince devant le spectacle étoilé de la voûte céleste avant de rejoindre votre tente pour une nuit bien méritée.
2ème jour : le soleil est déjà au rendez-vous pour votre petit-déjeuner et la matinée est l’occasion de profiter de diverses activités au sein de l’oasis : baignade en piscine, balades en quad et à cheval (en supplément) ou simplement découverte à pied de la palmeraie et de ses alentours. Déjeuner au campement avant de reprendre les pistes pour rejoindre le nord du jebel Dahar. Alors que le relief jusqu’alors plat commence à vallonner et à s’élever, le village de Tamezret est une étape pour découvrir ses ruelles étroites et son patrimoine amazigh (berbère). Plus loin, les collines dénudées sont entrecoupées d’étroites vallées qui nous conduisent vers Matmata L’Ancienne et son paysage lunaire choisi par George Lucas pour tourner certaines scènes de Star Wars. Visite d’une maison troglodytique souterraine. Puis départ vers Toujane, autre village pittoresque surplombé d’un ksar. Sur le chemin du retour, les paysages arrondis disparaissent au profit de la plaine et bientôt du front maritime où vous rejoignez Jorf (bac).
L’oasis saharienne
Parmi les trois types d’oasis présentes en Tunisie (saharienne, maritime ou de montagne), l’erg (désert de sable) abrite des écrins de verdure indispensables aux pasteurs bédouins qui, autrefois, y faisaient halte pour abreuver leurs troupeaux de chameaux et de moutons. Ces nappes d’eau fossile piégées dans les couches poreuses du sol et non renouvelables ont commencé à se tarir, obligeant l’homme à entreprendre des forages, créant ainsi de nouvelles palmeraies comme l’oasis de Ksar Ghilane. Les nomades aujourd’hui sédentarisés à proximité vivent de l’exploitation du palmier dattier, d’élevage mais aussi des activités touristiques liées au site : balades à dos de dromadaire, à cheval et même en quad.
Les villages troglodytiques
Concentrés dans la région montagneuse du Dahar s’étirant de Matmata à la région de Tataouine, les villages troglodytiques furent creusés par les populations locales ayant fui les invasions bédouines des Banu Hilal et Solaïm vers le 11ème siècle. Arabisés par le biais d’un ralliement progressif, volontaire ou forcé, à l’Islam, leurs descendants continuent de perpétuer la langue et les traditions de leurs ancêtres. Conçues judicieusement pour se fondre dans le paysage, leurs habitations creusées sur le flan des montagnes ou enfouies sous terre sont un modèle de développement durable : fraîches en été et chaudes en hiver, elles sont adaptées aux écarts extrêmes de température.
Douiret
Retranché dans le jebel, ce village berbère s’étire sur les flancs d’un éperon rocheux. La mosquée parée de blanc semble moderne mais possède un vieux noyau souterrain construit en 1904. Le long des sentiers qui sillonnent les ruines actuelles, on découvre les vestiges de ghorfas et de pressoir à huile.
Chenini (de Tataouine)
Vieux village berbérophone accroché sur le flan de la montagne, Chenini se dévoile au bout d’une route sinueuse. Hormis la mosquée d’une éclatante blancheur, les habitations troglodytiques creusées dans la roche se fondent dans le paysage aride. Des guides du village vous proposent une visite commentée jusqu’à la crête vous offrant un magnifique panorama sur les alentours.
Matmata
Au milieu de collines dénudées dans les tons ocre et coupées par d’étroites vallées encaissées, à 40 km de la Nouvelle Matmata construit par l’Etat pour absorber le surplus de population, le site de Matmata L’Ancienne surprend par ses maisons souterraines dont certaines sont encore habitées. Vous accédez au fond de ces puits profonds par un tunnel creusé dans le talus surplombant le cratère. Là, des cavités fraîches en été et tempérées en hiver, servent de pièces d’habitation.
Tamezret
A 12 km de Matmata sur la route de Douz, ce petit village fier de ses traditions amazigh se fond dans la nature rocheuse environnante. Sa diaspora émigrée vers la capitale ou à l’étranger reste attachée à soutenir les quelques centaines d’habitants à demeure dans leur valorisation du patrimoine culturel et artisanal.
Toujane
Réputé pour son miel de montagne et ses kilims tissées par les femmes du village, ce lieu pittoresque est surplombé par un ksar en ruine et offre une vue magnifique sur la plaine de la Jeffara jusqu’au golfe de Gabes.